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PAROLES DE PATIENTS, PAROLES DE SOIGNANTS, PAROLES DE FAMILLES
PAROLES DE PATIENTS, PAROLES DE SOIGNANTS, PAROLES DE FAMILLES
  • Puissent ces paroles faire réagir les soignants que nous sommes. Un patient est un être humain qui pense, qui a une mémoire, qui a une conscience, qui a simplement un psychisme Nous ne sommes pas lui, mais notre rôle est de l'aider à continuer à être lui
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25 août 2010

Monsieur P, 60 ans, atteint d'une Sclérose Latérale Amyotrophique

Je vois Monsieur P. pour la première fois. Je lui fais une toilette complète au lit. Il est très dyspnéique et ne se passe de V.N.I.  (Ventilation Non Invasive) que le temps de la toilette.

Je cherche un sujet de conversation... Nous parlons ensemble de son ancien métier... de ses collègues qui ont peu à peu cessé de venir lui rendre visite... Il me dit qu'il est triste aussi que le peu de personnes qui viennent lui rendre visite ne puissent lui offrir en sujet de conversation QUE CELUI DE SA MALADIE... De fil en aiguille, nous parlons ensemble de l'importance de parler à un être humain qui a toute sa tête, donc de lui parler de tout sujet comme on le ferait avec un proche, un voisin, une connaissance, non malade en longue durée...

Nous sommes sur la même longueur d'onde : le courant passe entre nous deux!;)

Puis soudain, que vois-je dans la bibliothèque contre laquelle est appuyé le lit médicalisé? LE SYNDROME DU BOCAL écrit par Claude Pinault! :) ( http://claudepinault.com/guillain-barre/index.php )

C'est Monsieur P qui a vu un article dans le journal La Nouvelle République et qui a demandé à son épouse d'acheter ce livre. Mais c'est Madame P qui s'en accaparera la première!:p C'est sa petite bible me dit-elle:) Finalement, Monsieur P ne le lira pas : Madame P lui a lu... et relu... ce qui lui semblait être l'essentiel.:)

Monsieur P n'a jamais crû en son diagnostic... (déni?) Madame P non plus...

Ce livre les a confortés et leur a donné de l'espoir.

Monsieur P sait à présent que j'ai aussi lu ce livre. On parle ensemble des divers sujets qu'il soulève, enfin d'une partie... Aujourd'hui, Monsieur P était mon dernier patient : j'ai vraiment pu prendre du temps avec lui. Notre conversation a été riche.

Je l'ai encouragé à inviter les soignants à lui parler à lui, plutôt qu'à sa femme en premier, qu'il était le premier concerné, qu'il fallait oser le dire et non pas que constater... Les soignants ne se rendent pas toujours compte qu'ils peuvent faire mal...

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